Un Ange dans une église ... ça se fait non ? [libre]

Déjà 23h passé. C'est peu de dire qu'il faisait nuit. Qu'il faisait sombre et attrocement froid.

Habillé d'un jean déchiré noir et d'un marcel blanc recouvert d'une simple veste en cuir noire, Seishiro n'adoptait visiblement pas entièrement le look qu'il aurait du avoir par un temps proche de l'hiver. L'Ange sortit d'une de ses poches son paquet de clope et en tira une cigarette qui vint vite se caler entre ses lèvres. Le temps de l'allumer, la chaleur de la flamme de son briquet réchauffa un instant ses mains congelées. Il plongea d'ailleurs celle qui ne servait pas à tenir sa clope bien profondément dans sa poche, à la recherche d'une quelconque source de chaleur. Il se maudissait de toujours partir avec autant de choses sur le dos pour le regretter par la suite et révait d'une île perdue dans le fin fond du trou du cul du monde, tant qu'elle était exposé au soleil et parfaitement déserte, avec tout de même de quoi vivre paisiblement.

Oui, le paradis en un mot. Mais non, il ne se trouvait pas dans son rêve parfait mais dans une réalité tout autre. Devant un tas de ruine, ressemblant étrangement à une église. Sûrement le reste d'une de ces batisses anciennes. Il avait rapidement consumé sa clope et il laissa le mégot tomber au sol avant d'enjamber ce qui servait d'encadrement de porte. Il n'aurait pas pu tomber sur un endroit plus lugubre et plus sinistre que celui-ci.

L'atmosphère de l'église n'était pas pour lui déplaire étrangement, lui dont l'imagination un peu trop farfelue l'effrayait parfois tout seul. D'ordinaire il aurait pensé qu'un quelconque monstre fantaisiste se cachait sous une ruine à droite ou à gauche, à l'affut, près à lui sauter à la gorge. Mais là, rien du tout. Il trouvait presque un certain charme à cette ancienne église, peut être justement à cause de son ancienneté. Pour être tordu jusqu'au bout, les choses anciennes il savait les apprécier, à cause de leur rareté qui en faisait tout leur intérêt.

Il avança un peu plus, s'allumant son énième clope de la journée, foutue dépendance, ça le perdrait, mais qu'importe, au moins il aurait une bonne raison de crever. Et il saurait de quoi. Cependant, alors qu'il s'aventurait un peu plus loin dans la ruine, il découvrit une bougie, allumée depuis peu vu le peu de cire chaude consumé, et il ne put s'empêcher de soupçonner la précence d'une autre personne. Et à cette idée son coeur se mit considérablement à accélérer ces battements, sa compagne d'imagination, marchant à présent à plein gaz.

Une nuit fraîche comme toute les autres, dans un appartement situé au dernier étage, une fenêtre était ouverte, pourtant la personne à l’intérieur ne semblait pas craindre ce froid. Elle rêvait ou plutôt cauchemardait. Elle revoyait des images, d’un film ? Non, d’un livre ? Non plus. Elle qui avait oubliée se souvint de quelques parcelles de ses souvenirs, de ce moment horrible où Haruko vit sa famille se faire sauvagement assassinée devant ses yeux. Elle revoyait le sang qui inondait le sol, elle entendait les cris de sa famille, ses parents suppliant qu’on épargne ses deux sœurs et ce rire, ce rire qui lui glaçait le sang et qui la hantait.

Haruko se réveilla en sursaut, couverte de sueur. Elle mit quelques instants à s’apercevoir qu’elle était dans son lit, loin de ce massacre. Elle se leva et courut vomir, elle faisait quelques fois des rêves de ce genre, mais aucun n’était si violent que celui-ci. Elle décida de prendre une bonne douche bien chaude pour oublier ce rêve, mais elle n’y arriva pas.Car au fond d’elle, elle savait que ce n’était pas un rêve mais ce dont elle avait été témoin, des années auparavant. Elle n’arrivait pas à ôter les visages de ses parents morts et elle retint ses pleurs du mieux qu’elle put. Elle alla ensuite boire un coup et vit le plan de la ville sur la table, elle avait oubliée de le ranger. Elle le prit et vit une église non loin, du moins en voiture. Elle regarda l’heure, il était déjà dix heures du soir, à pied elle mettrait au moins trois quart d’heure pour y arriver mais elle avait besoin de marcher. Elle alla s’habiller et mit comme toujours avec des habits d’homme. Elle ne mit que du noir, pour mieux fondre dans l’obscurité et n’oublia pas de prendre ses couteaux et son sabre, on ne savait jamais. Elle ne voulut pas prendre sa voiture et donc alla à pied jusqu’à l’église.

Elle qui s’était arrêtée de fumée, son maître avait piqué une colère noire lorsqu’il avait appris ça, aurait donné n’importe quoi pour une cigarette. Elle n’était pas habillée chaudement, ne craignant pas beaucoup le froid, mais étant donné que ses cheveux étaient mouillés, elle mit sa capuche cachant ainsi son visage et la protégeant du froid. Elle enroula même une écharpe autour du cou car c’était la seule zone chez elle qui craignait le froid. Elle arriva enfin à l’église, où tout du moins ce qui était une église.Elle était à moitié en ruine et son aspect pouvait paraître menaçant mais Haruko avait besoin d’y aller, aussi malgré ses peurs, elle entra. Elle alluma un cierge et pria pour toute sa famille, espérant qu’il soit heureux là où ils sont désormais et demandant à quelqu’un n’importe qui, que ses cauchemars disparaissent.

Soudain elle entendu du bruit, elle n’en était pas sûre,mais se cacha derrière un pilier au cas où et vit une ombre passée. Elle sortit un couteau de sa poche, se mit derrière cette ombre et l’attrapa par derrière lui mettant son couteau sous la gorge. A cette heure-ci peu de monde allait à l’église et Haruko n’était pas en pleine forme à cause de ses cauchemars qui lui coupait ses nuits. Puis elle murmura d’un air légèrement menaçant :

- Qui es-tu ? Et que viens-tu faire ici ?

Il était évident que si la jeune fille savait qui elle tenait ainsi, elle se serait enterré six pieds sous terre...

[ Désolé pour l'EDIT de couleur, mais on arrivait pas à lire ^^' ]